Voici l'hommage très très classe de mon directeur Philippe C ....
Hommage non posthume à Yann Le Gal
Vous le savez peut-être et si vous ne le savez pas, nous le savons, pour les mains, mais Yann va quitter notre Normandie, qui est devenue un peu la sienne, pour repartir vers sa Bretagne, qui n’est pas encore la nôtre. Quoique, on leur a déjà pris le Mont Saint Michel grâce à la folie du Couesnon et peut-être celle de Yann, car je vous le confirme, parfois l’Yann fôlit.
Je décidai donc d’aller le rencontrer à Thomer la Sogne, pas pour lui chercher des crosses, mais pour lui chausser des crèches (contrepèterie capilotractée en hommage au canard). Je pris donc mon auto, que je mis en position Manu, et me rendis donc dans l’Eure, voire cinquante minutes.
Arrivé sur place je trouve Yann, solo et poilu comme Chubaka, en pleine mécanique. Il était torse poil, enfin plus poil que torse d’ailleurs, pour ceux qui connaissent sa pilosité armoricaine. Il vient alors m’accueillir tranquillement et si tranquillement que, quand il me rejoint il fait déjà nuit. Certains pourraient dire qu’il marche comme il conduit mais bon, nous ne sommes pas là pour l’accabler, ni lui non plus. Bref, il n’y en avait guère des étoiles dans cette nuit thomer-la-sognienne et comme il était sous l’empire d’essence sans plomb, il se fendit alors d’un « Je suis ton père », qui me laissa sans noix (c’est comme pour la voix mais plus bas).
Nous échangeâmes ensuite quelques maux de Georges, Pompidou bien sûr ou pou-pou-pi-dou comme disait Marilyn, mais il me parla surtout longuement de ses enfants : du grand Matisse qui Henri souvent et du nickel Angelo, qui chapelle comme ça en mémoire d’une chanson des sixtine dont la demoiselle a été rendu bien malade.
Le jour commençant à poindre, je lui fais alors un très bref résumé de son passage à la CASE : ce fût d’abord, dans le public, « Le Gal, l’égout » puis « Le Gal au bain » et quand il sera parti, « Le Gal et rien », alors qu’en privé ce fût et c’est toujours « Le Gal a bru ».
Je vois bien que l’expression le « Gal et rien » le fait tiquer, sans métro, et je rame alors pour lui expliquer que c’est juste pour l’oreille et que dans nos cœurs et nos têtes, il restera toujours notre armoricain préféré, même s’il a souhaité changé de dolmen.
L’Eure passant et la Seine m’attendant, nous nous quittâmes perdus et un peu décalés (Décalecatan, Décalecatan Ohé, Ohé). Sur le chemin du retour je me dis alors que finalement ce qui pouvait le mieux résumer Yann, était une devise bien française : Liberté, Le Gal ité, Fraternité.
En guise de récompense, je n'ai pas pu résister j'ai donc transmis par mail cette vidéo tout à fait adéquate http://youtu.be/6287anhoGCw
A très vite en BZH ....